Pourquoi verbaliser avec un tout-petit ?
Même si bébé ne parle pas encore, son cerveau est déjà en pleine construction. Chaque mot entendu, chaque phrase répétée participe à :
✔ L’enrichissement du langage : plus il entend de mots, plus son vocabulaire futur sera riche.
✔ La compréhension du monde : en expliquant ce que vous faites ou ce qu’il ressent, vous l’aidez à donner du sens à ce qu’il vit.
✔ La sécurité affective : la parole rassure. Elle permet à l’enfant de se sentir compris et en confiance.
✔ La régulation des émotions : mettre des mots sur les émotions apaise, même très tôt : "Tu es en colère parce que je t’ai dit non."
Verbaliser, c’est finalement offrir des repères, aider l’enfant à organiser sa pensée, à se sentir entendu… et à grandir.
Concrètement, verbaliser c’est quoi ?
C’est parler à l’enfant, même s’il ne répond pas encore. Mais pas n’importe comment : on verbalise en lien avec ce qu’il vit ou ce qu’il ressent, ici et maintenant.
Quelques exemples :
- "Je vais te changer la couche, elle est toute mouillée."
- "Tu regardes la voiture rouge ? Elle roule vite, hein !"
- "Tu es triste parce que maman est partie, mais elle revient bientôt."
- "Tu veux le jouet de Léa, mais elle l’a encore dans les mains."
Ce ne sont pas des discours compliqués. Ce sont des phrases courtes, simples, pleines de sens pour lui.
Quand et comment verbaliser ?
Tout le temps… mais en lien avec le vécu
Verbaliser, ce n’est pas remplir l’espace de mots inutiles. L’idée n’est pas de parler sans arrêt, mais de donner du sens aux situations vécues par l’enfant.
- Lors des soins (change, repas, habillage)
- Lorsqu’il vit une émotion forte
- Lorsqu’il joue ou explore
- Lorsqu’un conflit survient entre enfants
- Lors des transitions (arrivées, départs, séparations)
Astuces pour une verbalisation efficace :
- Mettez-vous à sa hauteur, captez son regard.
- Utilisez un ton doux, clair et lent.
- Reformulez ses gestes ou ses émotions.
- N’ayez pas peur de répéter : l’enfant a besoin d’entendre les choses plusieurs fois pour les intégrer.
Et quand l’enfant commence à parler ?
La verbalisation reste essentielle, même quand le langage émerge. Elle évolue : on peut commencer à poser des questions ouvertes, encourager l’enfant à raconter, à nommer lui-même ce qu’il ressent.
- "Tu veux dire que tu es fâché ?"
- "C’était rigolo quand tu as sauté, hein ?"
- "Tu préfères la pomme ou la banane ?"
Cela l’aide à structurer sa pensée, enrichir son vocabulaire, affiner ses émotions… et surtout, se sentir écouté.
La verbalisation dans les moments clés
En cas de frustration ou de conflit
Mettre des mots sur ce qui se passe sans juger :
“Tu voulais ce jouet, mais Léo l’a pris. C’est difficile d’attendre, hein ?”
Cela aide l’enfant à identifier l’émotion et à se sentir compris.
Lors des séparations
“Tu vas rester à la crèche pendant que je vais travailler. Je reviens après ton goûter.”
Cela sécurise l’enfant et rend la séparation plus prévisible.
Pendant les jeux ou activités
“Tu mets le cube rouge sur le bleu. Bravo, ta tour grandit !”
Cela enrichit le langage en lien avec l’action.
En résumé : pourquoi c’est si important ?
✔ Parce que l’enfant comprend bien avant de parler
✔ Parce que cela nourrit son développement cognitif et affectif
✔ Parce que cela crée un lien fort et sécurisant entre adulte et enfant
✔ Parce que mettre des mots, c’est l’aider à grandir, tout simplement